L’inflation brésilienne inquiète les marchés financiers
Afin de contrôler l’inflation, le gouvernement brésilien vient d’annoncer une coupe budgétaire de 30 milliards d’US dollars. En 2010, l’inflation a atteint 5,9% au Brésil, avant de se poursuivre en janvier. Cette mesure de rigueur, directement orientée vers les marchés financiers, intervient après deux années de dépenses frénétiques destinées à relancer l’économie brésilienne. D’ailleurs, la coupe budgétaire sera principalement financée par l’arrêt total des exemptions d’impôts, subventions et autres mesures fiscales qui avaient permis l’investissement pendant la phase d’austérité. La rapidité de la réaction du Brésil à cette poussée d’inflation s’explique par l’expérience traumatisante vécue par le pays dans la première moitié des années 1990, où l’inflation atteignait des taux records (2477% en 1993 !) avant d’être jugulée en juillet 1994 par le plan Real, qui établi un contrôle stricte de la masse monétaire et procéda à une désindexation de l’économie brésilienne.
Dilma Roussef, présidente du Brésil, en fonction depuis le 1er janvier, a assuré que ces coupes budgétaires ne concerneraient pas les programmes sociaux et les grands chantiers d’infrastructure. Le PAC, programme d’accélération pour la croissance, pilier de la lutte contre la pauvreté, serait ainsi épargné par la mesure d’austérité prise par le nouveau gouvernement. Ce programme, lancé pendant la présidence de Lula, en est déjà à sa deuxième phase d’application. En effet, après avoir inauguré en 2007 le « PAC 1 », doté d’un budget de 100 milliards d’euros sur trois ans, l’ex-Chef d’Etat avait lancé en mars derniers la deuxième phase du programme, le « PAC 2 ». Il s’agit d’un plan d’une envergure bien plus grande, puisque doté d’un budget de plus de 600 milliards d’euros et voué à être appliqué sur une durée de six ans. Le gouvernement brésilien, au moment du lancement du programme, avait définit six axes majeurs (parmi lesquels la gestion des habitats précaires, l’énergie et les transports publics) avec comme but de stimuler la croissance tout en améliorant les infrastructures et en réduisant les inégalités.
Selon les chiffres communiqués par l’Ambassade de France au Brésil, les premiers effets du programme se font déjà sentir. Ainsi, en septembre 2009, le taux de chômage descendait sous les 8%, alors qu’en 2002, il était encore de l’ordre de 11,7%. Les inégalités restent cependant criantes dans ce pays, qui possède un des coefficient de Gini les plus élevés au monde : 0,591.